Bande de 23 cm et RNSS

Bande de 23 cm et RNSS – Des compromis doivent être trouvés

Alors que nous entrons en 2022, les travaux de l’ITU-R et de la CEPT au sujet de la bande de 23 cm et de la coexistence avec les systèmes RNSS (GALILEO, COMPASS, GLONASS, GPS…) se poursuivront. Alors, où en sommes-nous, et où allons-nous ?

L’IARU a fourni des informations détaillées sur les applications de service amateur et amateur par satellite dans la bande 1240 – 1300 MHz ainsi que les caractéristiques opérationnelles et les données indiquant la densité des stations émettrices actives, et les périodes les plus occupées où celles-ci sont les plus susceptibles d’être opérationnelles. À l’aide de ces données, une administration de la CEPT a fourni un ensemble complet de prédictions de modèles de propagation pour divers scénarios d’exploitation amateurs sur un certain nombre d’hypothèses (incluant le fonctionnement par satellite et l’exploitation EME) qui prédisent une « zone interférée » dans laquelle une transmission amateur peut être reçue par un récepteur RNSS à des niveaux excédant un niveau de protection défini. Une autre administration membre de l’ITU-R a fourni un ensemble de prédictions plus réduit utilisant le même modèle. Le niveau reçu d’interférence que le RNSS peut tolérer (niveau de protection du récepteur) est basé sur les critères recommandés par l’ITU-R et dépend de la manière dont sont transmis les signaux interférents, à bande étroite ou à large bande.

Le modèle de propagation prédit qu’une zone interférée peut s’étendre sur plusieurs dizaines de km (selon le scénario) mais aux extrémités de la zone, la probabilité temporelle de dépasser le niveau de protection est très faible (1 %) et pour seulement 50 % des emplacements. Le modèle ne peut supposer qu’une transmission continue à pleine puissance.

De plus, une grande attention a été accordée à la documentation d’un cas d’interférence enregistré en Italie entre un répéteur italien dans la bande de 23 cm et des récepteurs GALILEO situés à proximité, au Centre commun de recherche de la Commission européenne à Ispra, où des travaux sont entrepris pour développer et tester les applications du système GALILEO. L’impact du trafic à travers ce répéteur très local (distant de 12,5 km) sur trois récepteurs GALILEO différents a été documenté. Ces travaux suggèrent que si la bande passante du récepteur RNSS peut jouer un rôle dans la coexistence, au‑delà, rien n’a été signalé qui pourrait aider à développer des critères de coexistence. Rien n’est rapporté sur le mode de défaillance des récepteurs au-delà de la dégradation sur C/N.

Ce cas est souvent cité comme la « preuve » qu’une interférence peut se produire.

À l’heure actuelle, les conclusions de ces travaux sont en cours d’élaboration (chez ITU-R et CEPT) et l’IARU continue à travailler pour veiller à ce que ces résultats soient mis dans un contexte réel afin de comprendre ce qu’ils impliquent pour une coexistence réussie.

Pratiquement n’importe où dans la bande, les transmissions amateur seront sur la fréquence des récepteurs RNSS d’un système ou d’un autre. Il est donc évident que tout récepteur RNSS sera ouvert à toute transmission amateur sur sa fréquence et les opérateurs amateurs n’ont aucun moyen de savoir où et quand un utilisateur du service RNSS est actif. Par conséquent, l’IARU a exprimé l’opinion que pour que des orientations sur la coexistence soient élaborées, certains compromis seront nécessaires.

Au fur et à mesure que nous avancerons dans les travaux en 2022, nous avons besoin que ces compromis deviennent visibles afin que la communauté amateur puisse savoir réagir d’une manière appropriée qui puisse permettre à notre ensemble diversifié d’applications de continuer à se développer tout en minimisant toute perturbation potentielle des services RNSS. Il est prévu que les points de vue internationaux sur les études de l’ITU-R doivent se stabiliser d’ici le milieu de cette année afin de respecter le calendrier des travaux préparatoires de la CMR-23. Ces avis proposeront probablement des mesures techniques et opérationnelles à appliquer aux services amateurs et amateurs par satellite qui pourraient être formalisées dans le Règlement des radiocommunications.

Tandis que les activités de l’étude tendent à tirer des conclusions, il est vital que les sociétés nationales collaborent avec leurs régulateurs nationaux des radioamateurs pour s’assurer qu’ils comprennent et entendent bien l’importance de cette bande pour la communauté des radioamateurs.

Source : IARU https://www.iaru-r1.org/2022/23cm-band-and-rnss-compromises-need-to-be-found/

Traduction : Guy F4API