Juan de Nova …. en live !

plage-JN » La vue depuis le shack est magnifique. Nous sommes face au lagon ……

Lors de ces trois premières tranches de 24h, le rythme de 10000 qso/jour est tenu ….. »

Voilà déjà trois jours que l’équipe est active après une traversée en bateau depuis Mayotte.

Comme nous l’avons relaté via nos communiqués, les conditions ont été assez difficiles. Bien que l’implantation du camp et des antennes aient été étudié via divers documents et notamment des vues satellites, nous avons été contraints de nous adapter une fois sur place, tant la végétation a évoluée. Le camp radio, composé de deux tentes est installé sous un filao qui nous permet d’avoir un peu d’ombre quelques heures par jour. Vue la température extérieure, ces petits détails prennent toute leur importance.

Nos trois groupes électrogènes diésel sont installés à 50m et tournent comme des horloges suisses. Les 7 stations sont réparties de manière à équilibrer les charges et ne pas trop solliciter les machines, qui doivent assurer l’alimentation de notre camp pendant 15 jours.

Les antennes sont montées en retrait de la plage afin de pas empiéter sur celle-ci. D’autres sont situées sur un petit plateau qui la surplombe. Il nous a fallu adapter en fonction des azimuts privilégiés et de la configuration du terrain, jonché d’herbes hautes tout en respectant le schéma d’implantation des antennes, validé par les TAAF en amont. Fort heureusement, les différentes antennes cohabitent parfaitement et les stations radio ne se perturbent pas. Sur certaines bandes, nous avons même pu installer des antennes « in-band » permettant de trafiquer à deux sur la même bande, dans un espace somme toute réduit et sans mettre en péril les récepteurs.

Lors de ces trois premières tranches de 24h, le rythme de 10000 qso/jour est tenu, malgré quelques trous de propagation notables mais qui restent conformes aux prévisions établies. Par chance, les bandes 10 et 12m sont plus actives qu’escomptées, ce qui va pour nous ravir. Quelques liaisons 6m (une centaine) ont été réalisées le deuxième soir mais pour le moment la zone concernée reste le moyen-orient et l’Est du bassin méditerranéen. Les essais EME devraient débuter le 4, premier jour où les conditions seront favorables. Nous y reviendrons.

Les journées sont organisées en shift de 8h environ. Le groupe est scindé en deux équipes mais reste flexible, permettant à chacun de trouver son propre rythme. Le camp de vie est situé à environ 25mn de marche. De manière générale, nous changeons d’équipe au lever du soleil, vers 14h et un peu après le coucher  du soleil, ce qui permet de faire les traversées sans être trop incommodé par les hordes de moustiques, qui rendent les sorties nocturnes compliquées.  Les pleins des groupes sont réalisés avant la tombée de la nuit afin d’avoir l’autonomie suffisante jusqu’au lendemain. Les tentes sont équipées de moustiquaires mais malgré tout nous n’échappons pas à l’assaut des insectes qui se délectent de notre sang ! Au camp de vie, nous dormons dans un bâtiment des TAAF. 10 lits picots nous ont été fournis. L’avitaillement réalisé par le bateau au début du séjour doit nous permettre de tenir 2 semaines, à nous de gérer les vivres. Nous préparons nos repas, au gré de l’inspiration du moment avec les quelques équipements que nous avons apportés et mangeons à des horaires très variables. Même si nous ne prêtons pas une grande importance aux repas, il est important de s’alimenter correctement pour tenir sur le plan physique tout au long de la mission, d’autant plus que les conditions sont parfois extrêmes. Les bouteilles d’eau potable sont sans aucun doute nos meilleurs amies et comme pour l’eau en général il convient de ne pas gaspiller.

La vue depuis le shack est magnifique. Nous sommes face au lagon qui se remplit et se vide au rythme des marées. A pleine mer, l’eau est à une centaine de mètres, tandis qu’elle se retire très loin à marée basse. Le sable est blanc, extrêmement fin. Il confère à l’eau des teintes de bleu incroyables. Quel spectacle.

Côté faune, nous ne voyons finalement que très peu d’oiseaux. La quasi totalité des sternes a déjà quitté l’île. Quelques « corbeaux-pies » nous surveillent, perchés sur les filaos. Nous croisons régulièrement d’énormes araignées, paisiblement installées sur leurs toiles de taille conséquente. Aussi, lorsque nous nous déplaçons dans les herbes, nous prenons soin de nous équiper de chaussures hautes et de pantalons… même s’il fait une chaleur insupportable. Sécurité avant tout ! Les militaires nous ont mis en garde à notre arrivée et nous ont rapporté avoir vu de nombreux scolopendres ainsi que de petits scorpions. Le décor était planté ! L’île est également peuplée par quelques chats sauvages qui attaquent les sternes. Deux membres de l’équipe en ont aperçu un au loin mais ils sont très discrets. Seuls leurs traces de pattes dans le sable attestent d’une présence régulière dans cette zone. Une prochaine mission est prévue pour les éradiquer.

Il est déjà temps de reprendre le trafic. Nous aurons plaisir à vous retrouver sur l’air tout au long du week-end et la semaine prochaine. J’ajouterai pour terminer, que même si l’expédition et les opérateurs de l’équipe sont français, cela ne donne pas carte blanche à nos compatriotes. Merci de bien vouloir faire en sorte de se plier sans rechigner aux instructions des opérateurs, même si parfois cela est frustrant !

73 à tous et merci de votre soutien et de vos encouragements.